Sur invitation – un texte de Marie-Pierre Panzani

Ce boulevard parisien relie la place de la Bastille au boulevard des Filles du Calvaire.
Ce nom m’a toujours fait sourire .. Je m’imagine suivant, trois fois par semaine, un chemin Christique.

C’est le haut du Marais. C’est le haut lieu de toutes les enseignes bobos parisiennes. Au 111, il y a Merci, avec ses deux cafés, ses bourgeois-bohèmes. On y trouve de tout et surtout l’inutilisable, le dernier objet à la mode futile mais que tout le monde s’arrache. A l’entrée, le vigile Arthur. Il vient de la Réunion. Il vous reconnaît. Un parfum, un sourire.

Un peu plus loin la maison Plisson, célèbre épicerie hors de prix, les canistrelli sont vendus au prix des Macarons de chez Hermé. Ils sont ma Madeleine de Proust. Je pense à ma mère qui, le matin, dans sa cuisine, nous racontait ses Noëls quand elle était enfant à Asco. Je crois quelle inventait ces histoires. Elles nous parlaient d’arbres remplis d’oranges, de cloches de sucre, et de sucres d’orge venus on ne sait d’où…

Je suis curieuse de cette ville. Elle m’émerveille comme une enfant. Je crois que c’est ça le bonheur, redevenir une enfant.

Marcher, vagabonder, promener, errer, vadrouiller, avancer. Ne craignez pas l’errance, les errances sont dignes d’un pardon. Elles sont les plus beaux des voyages.

Vagabonder, marcher, errer… de la Bastille à la République, il n’y a qu’un pas.

beaumarchais2

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