Il y a dans la langue des dualités irrésolues, lorsque l’on croit en saisir un élément, un autre s’échappe irrémédiablement. Il en va ainsi de la parole et du mot qui sont deux aspects insaissables d’une même saillie. C’est à se demander si la langue n’aurait pas un caractère quantique et ne serait pas soumise une sorte de principe d’incertitude !

Entre graphie et son sous la langue, il y la même distance qu’entre la partition et la musique jouée, interprétée, un monde quoi ! C’est dans cet interstice infini que le sens se crée, que la pensée neuve, inséminée, jaillit vigoureusement.

La musique à fait le choix du son en dépit de l’esthétique de sa graphie, elle a donné la primeur à la vie, alors que la poésie a préféré disséminer les partitions poétiques, au petit bonheur.
Pourtant la voix frémissante, déshabillée et pure, à la fois trop humaine et irréelle, résoud par miracle l’impossibilité de dire et crée l’instant poétique.

L’art est une expérience, une tentative magnifique de faire naître, chaque fois, une nouvelle particule de pensée brute, prise dans une gangue d’émotion, qui la fait s’ancrer définitivement dans nos esprits. Il échoue parfois, atteint partiellement son but souvent, ou miraculeusement nous illumine.

La pensée et l’émotion sont deux modalités indissociables d’un même phénomène. Réduire la pensée à la raison seule, la prive, cela a été démontré, d’une énergie créatrice essentielle. La logique humaine ne parvient pas à résoudre la complexité du monde, alors que l’art parmi lequel compte la poésie, en a le potentiel. Le prérequis absolu est la liberté qui fait l’art indocile et rebelle.

Ce lieu virtuel propose des expériences, des tentatives poétiques vivantes.

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